Historique du temple de Seynes
En 1847, le temple du village est tellement exigu qu'il n'est pas possible de placer convenablement tous les fidèles en temps ordinaire. Aussi les jours de fêtes solennelles et surtout à l'époque des fêtes réservées(?), il n'est pas possible de recevoir plus de la moitié de la population. Un tel état de choses est vraiment déplorable et ne saurait rester plus longtemps. Le local qui sert de temple à cette époque est très petit et fort peu élevé, malgré que le niveau du sol soit situé en contrebas du terrain environnant, car pour y arriver il faut descendre 4 marches d'escalier.
En l'état, le temple ne peut pas contenir plus de 180 personnes. Ce qui est certes bien peu quand on sait surtout qu'en plus de la population de Seynes viennent se joindre, les jours d'assemblée, celles de Brouzet, St Just, Vallérargues, Les Plans, Bouquet, Navacelles.
Avec le projet qui est présenté, par l'architecte Auphan, 260 places seront disponibles.
Un projet de restauration est donc lancé. En mai 1847, le devis estimatif s'élève à 5 300 frs.
On apprend dans ce devis que l'intérieur du temple sera pavé en carreaux de terre cuite provenant des fabriques de Célas ou de Lussan. La partie en pierre de la porte d'entrée proviendra des carrières des angustrines ou de Brouzet. elle portera pilastre, frise et corniche avec des moulures. La chaux utilisée sera prise aux fours de Soulier ou de la Blaquière. Le sable sera pris dans les ruisseaux voisins situés à environ deux mille mètres du temple. Les briques et tuiles proviendront des fabriques d'Uzès ou de Lussan. Le bois pour le couvert sera du sapin de Bourgogne. Les bois des ouvertures seront en partie en bois du Nord ou d'Aube et partie en bois de noyer. Les fers proviendront des forges de Bourgogne ou de la Voulte.
L'adjudication des travaux a lieu le 27 février 1848 à dix heures du matin. En la maison commune se sont réunis : Sarrasin maire, les conseillers Souchon, Martin et Champel, et monsieur Ressaire receveur municipal. Lors de cette assemblée publique la lecture du devis et du cahier des charges est faite. Deux soumissions ont té déposées. Pour l'ouverture de ces documents le public est invité à sortir de la salle. L'examen des documents a donné lieu à reconnaître que les prétendants avaient suffisamment justifié de leur capacité et de leur solvabilité. Les deux prétendants sont le sieur Roche, maître maçon demeurant à Brouzet.
Le sieur Bricaut, offrant un rabais plus important, est proclamé à haute et intelligible voix adjudicataire des travaux à faire pour la restauration du temple protestant. le sieur Bricaut a , pour sureté, et garantie de ses engagements, affecté en hypothèque une maison qu'il possède dans le village de Brouzet d'une valeur de deux mille francs.
Le 10 décembre 1850, un métré général et définitif des travaux, établi par l'architecte Auphan, s'élève au montant total de 6 401,97 francs.
En décembre 1852, l'établissement d'une horloge sur le temple est envisagé. lors de la restauration de ce bâtiment les fonds communaux n'avaient pas permis de couronner le lieu d'un clocher.
Le clocher permettrait d'indiquer aux fidèles le lieu et l'heure des assemblées. Cet appel est d'autant plus nécessaire que la commune est disséminée et qu'il importe que le son de la cloche puisse annoncer l'heure de la prière. L'établissement d'une cloche est d'autant plus urgente que les fidèles des communes environnantes, comme ceux de Seynes, sont obligés d'aller alternativement assister à la prière, d'une commune à l'autre, et alors quand on s'oublie le son de la cloche rappelle au devoir religieux et le point où il faut se rendre.
L'administration municipale de Seynes se résigne d'autant plus volontiers à attendre un temps plus opportun qu'elle eut alors la pensée de pouvoir en même temps établir une horloge. Enoncer cette idée, c'est faire connaître la nécessité et l'urgent besoin des habitants.
Dans la prévision le clocher est prévu sur la partie arrière du temple, de manière à avoir une surface suffisamment faite pour recevoir le clocher projeté ainsi que tout le local nécessaire à la pièce destinée à recevoir le mouvement de l'horloge.
Le temple de Seynes étant situé à peu près au centre du village, il en résulte que sa position topographique permettra qu'on puisse entendre facilement le son de la cloche, non seulement de tout le village mais encore de la plupart des communes voisines, résultat qui sera d'un heureux effet et qui sera d'autant plus apprécié qu'il sera utile.
Le devis estimatif des travaux s'élève à 885 francs.
Quant à l'horloge, elle proviendra des fabriques de la société Saget frères à Morez dans le Jura. on apprend qu'il faudra remonter le mécanisme tous les huitjours . Cette horloge aura un coût total de 893 francs.
La cloche, elle, aura un poids de 300 kg et coutera avec son joug 1275 francs.
Le devis total pour la cloche et l'horloge et leur installation s'élève à 3 300 francs. Devis établi par l'architecte Auphan le 18 décembre 1852.
L'adjudication des travaux a lieu le 24 juillet 1853 à huit heures du matin. C'est toujours à la maison commune qu'a lieu cette réunion en présence de Sarrasin, maire et des conseillers municipaux Sarrasin Daniel et Souchon Daniel. L'architecte Auphan est présent ainsi que le receveur municipal.
Deux soumissions sont proposées, par le sieur Guiller Horloger demeurant à Uzès et le sieur Defague Jacque sfils horloger à Vézenobres. Le rabais proposé par Guiller Alexandre étant le plus important c'est lui qui est désigné adjudicataire des travaux à faire pour l'établissement d'une horloge à Seynes.
Durant l'été 53, le conseil municipal souhaite après réflexion que le clocher se fasse sur le devant du temple et non pas sur l'arrière comme cela avait été prévu à l'origine. Cette modification engendre une dépense supplémentaire de 400 frs qui est approuvée en octobre de cette même année par le préfet du Gard.
Qu'en est-il de l'horloge, aujourd'hui ? Pas de trace sur la façade du temple. On voit sur une ancienne photo une trace ronde, peut-être l'emplacement de l'horloge. Si quelqu'un a plus d'information...
Concernant le clocher, avez-vous remarqué l'inscription sur son fronton ? ....Thierry Jonquet